- Non...
Jean-Luc revint suivi du docteur.
- Bonjour, Docteur Paul Égrenne, où se trouve la victime ?
- Juste là, suivez-moi, voilà, allez-y, tentez de touchez le moins de choses possible, j'ai peur qu'il n'y ai pas grand chose à faire.
Thomas s'approcha, il se mordit la lèvre. Le docteur contourna le lit et s'agenouilla auprès de la victime. Il constata la blessure au cou, prit à tout hasard le pouls au poignet, regarda la pupille avec une petite lampe.
- Cela fait au bas mot deux ou trois heures qu'elle est morte, il n'y a rien à faire.
Le docteur se releva en gardant les yeux quelques instants sur le corps, eut un soupir, puis regarda les policiers d'un air triste. Thomas parut surpris. Il se recula de quelques pas, marcha un peu dans la pièce principale, se passa les deux mains dans les cheveux puis se massa la nuque, en levant la tête. Il soupira, comme pour encaisser le choc, puis se tourna silencieusement vers Stéphane quand celui-ci acquiesça au compte-rendu du docteur.
- C'est malheureusement ce que je craignais, ça va être à nous alors.
D'autres sirènes se firent entendre.
- Voilà la police, c'est pas trop tôt ! Bon, on va prendre votre déposition sur la constatation du meurtre, j'imagine que le doute n'est pas permis ?
- Ce n'est pas une méthode de suicide courante en effet, et vu la position du corps et l'absence d'armes blanches à proximité, je ne pencherais pas pour cette possibilité.
- Bien, sortons. Jean-Luc ? Tu peux commencer à prendre quelques photos en attendant que l'IJ arrive ?
Une autre voiture se fit entendre alors que le docteur, le policier et Thomas sortaient. Quelques minutes plus tard cinq
policiers supplémentaires s'affairaient à délimiter des zones tout autour de la maison et dans le jardin.
Thomas observait silencieusement la scène, il jeta un oeil à la maison de sa mère. Celle-ci regardait la scène par la fenêtre en tenant le rideau de côté. Il eut envie de pleurer. Il détourna le regard quand Stéphane, le policier qui menait l'affaire jusqu'alors, s'adressa à lui.
- On devra l'interroger.
- Oui je sais.
- Elle a vu quelque chose ?
- Non... Enfin je ne crois pas.
Thomas sembla hésiter un instant, puis finalement se dirigea vers la maison de sa mère. Son collègue le questionna sur ses intentions :
- Où vas-tu ?
- Je vais interroger ma mère, autant que ça soit fait, non ?
- Oui, mais ça ne pourra pas tenir, tant que tu n'es pas mis hors de cause, je le ferai, ça vaut mieux.
Thomas fit marche arrière, gêné.
- Oui, OK... Tu as raison.
Une nouvelle sirène se fit entendre.
- Tu as prévenu le procureur ?
- Oui il a dit qu'il venait.
- Tiens voilà le chef.
Une Renault Safrane noire s'avança doucement dans la cour déjà bien encombrée. Le conducteur ne prit pas la peine de se garer correctement. Un homme d'une cinquantaine d'années en sortit, et, à la vue de Thomas et de son collègue, se dirigea vers eux d'un pas