page 188 le patriarche 189

Comment récupérer la voiture ? Avec tous ses bagages peut-être refuseront-ils de la lui donner ? Il était presque neuf heures du matin. Elle s'arrangea donc pour laisser ses affaires discrètement dans un coin, et prit un air décontracté pour aller demander qu'on avance la voiture à l'accueil. La personne ne fit aucune encombre, et indiqua à Carole que la voiture serait devant l'immeuble dans une minute.

Elle récupéra son sac et se dirigea rapidement devant l'hôtel, le voiturier ne sembla pas plus troublé que cela qu'elle eut son sac, elle ne prit pas la peine de le mettre dans le coffre, elle le posa à côté d'elle et partit sur le champ. La capote de la voiture n'était pas mise, aucune importance, elle se sentit tout de même un peu mieux quand elle vit l'hôtel s'éloigner derrière elle.

Une pharmacie, vite, c'était maintenant la priorité. Quelle idiote ! Elle aurait dû demander à l'accueil de l'hôtel ! Tant pis, elle tourna un peu dans les rue, mais la peur de rester coincé la stressa, et elle décida de partir au plus vite, elle trouverait bien une pharmacie un peu plus loin. Elle eut tout de même peur, s'il ne fallait que six heures ? Six heures ce n'était vraiment pas beaucoup et la pilule ne s'appellerait sans doute pas pilule du lendemain s'il fallait la prendre dans les six heures. Elle eut tout de même un doute et finit par demander à un passant la pharmacie la plus proche. Elle dut interroger trois personne avant d'avoir une indication, elle se gara immédiatement en double file et courut deux rues plus loin dès qu'elle eut son renseignement.

Elle fut rassurer d'apprendre que la pilule était d'autant plus efficace qu'elle était prise tôt, mais qu'elle pouvait être utiliser jusqu'à quarante-huit heures après la situation à risque. Elle écouta attentivement les recommandations de la pharmacienne, acheta en même temps une boisson énergétique en guise d'eau et prit les deux pilules aussitôt arrivée dans la voiture. Elle regretta encore sa précipitation et lut attentivement la notice, un peu tard mais la pharmacienne lui avait bien tout expliquer, et elle se sentit déjà un peu moins catastrophée.

Son esprit se focalisa alors sur cette tâche, sur ce mal, sur cette gangrène, elle pleura de nouveau et chercha rapidement les panneaux indiquant l'autoroute pour fuir au plus vite. Elle avait

l'impression que son vagin la brûler, elle avait une douleur à l'intérieur, elle avait tellement peur d'attraper ce mal. Mon Dieu mais qui était Thomas ? Un monstre ? Était-il à la botte de Seth pour trouver de nouvelles victimes ? Allait-elle se transformer ?

Elle rejoint l'autoroute et prit la direction de Marseille. Elle roula un peu vite au début, puis des panneaux indiquant la présence de radars lui firent lever le pieds.

Il lui fallut bien une heure avant de commencer à réfléchir, et ne pas se ressasser toujours les mêmes images. Elle approchait de Marseille, elle s'arrêta à une aire d'autoroute pour mettre un peu les choses au clair dans sa tête.

OK, elle avait fait l'amour avec Thomas, et après ? Elle avait bu, lui aussi sans doute, et ils avaient fait l'amour, ce n'était pas la première fois qu'elle faisait une bêtise après avoir bu, des choses pareilles lui étaient déjà arrivé plusieurs fois pendant son école de commerce, après les soirées bien arrosées. Elle n'était certes jamais allés aussi loin, mais il n'y avait rien de catastrophique. Certes elle n'avait pas pris de précaution, certes elle ne prenait pas la pilule et se serait bien la croix et la bannière si elle tombait enceinte, mais elle pourrait toujours arrêter la grossesse, même si l'idée la dérangeait un peu, mais elle avait pris la pilule du lendemain, et si les chances de réussite n'étaient que de sept sur dix, il serait quand même bien malencontreux que la seule fois qu'elle fît l'amour depuis plusieurs mois elle tombât enceinte.

Elle se persuada de mettre cette possibilité de côté, et de considérer que son seul tord fut d'avoir bu et d'avoir céder à Thomas. Et puis après tout elle avait déjà envisagé l'hypothèse auparavant, et si, certes, elle s'était promise de ne pas coucher avec lui, c'était plus pour ne pas entamer une relation durable avec lui que par refus de l'acte en lui-même.

Mais ce qui la traumatisait par dessus tout, c'était cette tâche. Qu'est-ce que c'était, était-ce une maladie ? Après tout ce n'était peut-être qu'une tâche de naissance, et il n'y avait pas de raison de péter les plombs de la sorte. Elle sortit de la voiture et fit quelques pas. Elle ne parvenait pas à se persuader que tout