page 400 le patriarche 401

chance d'y trouver un grotte, ou un abri, et si nous parvenons rapidement en haut, nous pourrons peut-être les voir arriver et trouver un endroit où nous cacher.

Je ne suis pas convaincu par l'analyse de Sarah, mais d'un autre côté je n'ai pas beaucoup d'idée, je me dis de plus en plus que nous aurions dû suivre Énavila, au moins nous ne nous serions pas posé de questions, avancer le plus vite possible en aval du fleuve. J'ai de plus en plus peur que de monter vers la colline soit notre perte. Mais nous sommes tellement perdu que n'importe quelle alternative parait plus raisonnable...

Huit heures supplémentaires ne nous ferons qu'à peine arriver à mi-pente de la colline, elle était beaucoup plus loin qu'il n'y paraissait. La progression est désormais plus simple, les sous-bois sont plus ouvert, il y a plus de pierre aussi, mais malgré notre attention nous ne voyons aucune grotte ou cachette intéressante. Nous aimerions continuer, mais Sarah comme moi est épuisée. Un bruit de rivière nous guide pour trouver de l'eau, nous n'avons pas bu depuis le départ de la rivière. L'eau n'est pas bonne, mais nos bracelets s'inquiètent de notre déshydratation.

J'ai beaucoup de mal à parler avec Sarah, elle est tellement distante, elle ne répond que vaguement et je sens bien que je l'ennuie ; comme je n'ai pas spécialement l'intention de l'énerver, déjà qu'elle est plutôt susceptible, je reste silencieux la plupart du temps, ou pose des questions pratiques, sur le parcours, sur les plantes que nous rencontrons. C'est un peu triste quand même, Énavila me manquerait presque. Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour me payer une bonne rigolade avec Erik. Il me manque, il me manque presque plus que Pénoplée... C'est peut-être à lui que je me suis le plus attaché, finalement...

Jour 390

Mais la question du sujet de discussion disparaît bien vite dans la montée, où nous nous essoufflons suffisamment pour ne pas penser à autre chose. Jour 390, mon bracelet compte désormais pour moi les jours qui passent. Nous aurions aimer arriver au sommet sans de nouvelle pause, mais notre progression devient tellement lente que nous décidons de manger un peu et de nous reposer avant de repartir. Coïncidence, nous arrivons au sommet au même moment où le

soleil se lève. Il nous a fallu presqu'une journée entière pour arriver là ! La vue n'est cependant pas extraordinaire, nous devinons le cours du fleuve, qui va de l'avant, difficile de donner une direction, j'imagine qu'il n'y a pas de notion de point cardinaux, étant sur une lune, le soleil doit se lever un peu n'importe où suivant la période. La planète est un peu montée sur l'horizon, elle est vraiment énorme, rougeoyante. Son épaisse atmosphère nous masque complètement sa surface. Elle doit peut-être ressemblait à celle de Vénus, écrasée sous une énorme pression, soumis à une température infernale.

Le fleuve continue dans sa vallée qui s'agrandit au fur et à mesure, nous devinons deux immense lacets autour des montagnes qui s'amoindrissent, suggérant la direction de la mer, si mer il y a. Mais toute cette eau doit bien aller quelque part. L'autre côté de la colline ne nous offre guère de vue, une petite vallée avec sans doute une rivière rejoignant le fleuve, et une montagne comme horizon, beaucoup plus haute que notre colline.

Bref, nous ne sommes pas beaucoup plus avancés, nous n'avons pas trouvé de cachette, nous n'avons pas non plus d'idée claire de la direction à prendre. Le plus simple serait finalement de redescendre vers le fleuve. Nous pouvons aussi redescendre vers la petite rivière, puis, mais nous irons quoi qu'il arrive de nouveau vers l'aval du fleuve. Nous ne voyons pas le barrage d'ici, il est masqué par une autre avancée montagneuse que le fleuve contournait par un lacet. Si nous devons construire nous même une cachette, il nous faudrait soit la faire en bois, soit creuser. Les quatre barres, morphées en grille, ne suffisent pas à former un espace suffisant pour nous mettre à l'abris de la furie des grillés, et le dragon nous écraserait d'un pas. La levée du jour nous rend toutefois beaucoup plus inquiets, et malgré la fatigue nous continuons à marcher rapidement en suivant la crête, sans avoir beaucoup plus d'idée quant à que faire et vers où nous diriger.

Nous arrivons à localiser Énavila, elle se trouve très en avant, elle a dû courir toute la journée, quoi que notre progression a été tellement lente que c'est difficile à dire. Quelques heures s'écoulent, et la levée du soleil nous donne finalement du courage, après ces quatre jours de nuit. Nous avançons tranquillement en tentant de suivre la crête, et le danger des grillés semble écarté, il