page 14 le patriarche 15

- Thomas, c'est moche il parait. Je pense que le SAMU ne va pas tarder. Mais c'est déjà trop tard d'après ce que tu as dit. Enfin... Bon ben en attendant on va constater le tout. Tiens, je te présente Philippe, c'est le policier municipal, mais tu dois le connaître ; nous sommes passés le prendre, il habite à deux pas.

Thomas écoutait son collègue distraitement, il se moquait un peu de tous ces détails.

- Bon ben... Mais je pense qu'on va tout de suite prendre l'affaire de toute façon ? Pour une fois que le SRPJ est en premier sur les lieux !

Les deux hommes se saluèrent, Thomas avait déjà eu affaire à lui quelques fois. Les deux autres policiers, Stéphane et Jean-Luc, en civil, étaient des collègues de Thomas.

- La police locale va arriver dans deux minutes, ils vont tout boucler, mais nous pouvons déjà constater, rentrons. Thomas, tu sais que tu seras sans doute mis en garde à vue, mais a priori nous avons passé la journée ensemble, il ne devrait pas y avoir de problème. Il ne vaut mieux pas que tu rentres avec nous, qu'est ce que tu en penses ?...

Thomas l'interrompit.

- Oui, suivez-moi, je vous indique juste le chemin.

Ils entrèrent avec lui à l'intérieur de la maison.

- Je suis resté un moment dans cette pièce avant d'aller dans la chambre, j'ai donc pu toucher et déplacer plusieurs choses, je ne sais pas si je peux en faire l'inventaire, mais je pense que ça me reviendra si on trouve des empreintes.

- À quelle heure t'a-t-on déposé, c'était vers 19 heures, non ?

- J'ai dû rentrer vers 19 heures 10, à cinq minutes près, oui. Je suis resté un instant dans cette pièce, le temps de poser mes affaires et de souffler un peu.

- Tu as remarqué quelque chose de suspect ?

- Non. Ensuite je suis allé dans la chambre.

Thomas leur montra le chemin, il resta dans la pièce principale. Ils regardèrent tour à tour le corps encore au sol.

- Je l'ai trouvée là, étendue au sol. Je n'ai pas pu m'empêcher de la prendre dans mes bras, même si je sais que je devais la toucher le moins possible.

Stéphane lui posa la main sur l'épaule.

- Je comprends Thomas, on pourra difficilement te blamer pour ça. Mais dans ce cas est-ce que tu peux me donner ta chemise, pour qu'on vérifie les traces de sang ?

- Pas de problème, tu m'en prends une autre dans le placard de ma chambre s'il te plait ?

- Ok...

Stéphane revint quelques secondes plus tard avec une nouvelle chemise, il mit de côté celle que Thomas portait.

- À quelle heure nous as-tu appelés ?

- Je vous ai rappelés sur le champ, peut-être 19 heures 25 ou 30.

Des bruits de voiture et de sirène se firent entendre dans la cour. Thomas enfila sa nouvelle chemise.

- Seb, va voir si c'est le SAMU et fais venir juste un docteur au cas où il y aurait encore un espoir, sinon on ne touchera à rien pour la prise d'empreintes et le reste.

- OK j'y vais.

Le plus jeune des hommes s'exécuta.

- Tu as une idée de qui a pu faire ça ?

Thomas laissa écouler deux secondes.