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l'organisation font très attention et font tout pour ne pas se faire connaître, c'est donc très étrange que ces deux personnes, si elles étaient vraiment des opposants, aient pu parvenir à convaincre les trois hommes de me laisser partir. L'organisation aurait-elle plusieurs courants, opposés les uns aux autres, en plus de personnes voulant la quitter ? Peut-être après tout que personne ne veut quitter l'organisation, mais qu'il existe plusieurs tendances qui se livrent un combat pour le pouvoir ? Ou encore plus simple, mes deux potes ont simplement amené un contre-ordre, car ils veulent que je me rende à Sydney... Quant à expliquer comment ces personnes savaient pour mon passage à Los Angeles, j'imagine que suite à mon accident à Mexico, ils ont cherché à vérifier si j'étais bien mort. J'ai dû montrer mon passeport à l'aéroport pour réserver mon ticket, ils ont pu savoir à ce moment-là où j'allais, et à quelle heure. Il est possible que cet homme qui m'a agressé après la fusillade devait rendre compte de ma mort, et celui-ci ne donnant pas de signe de vie, ils en ont conclu que je m'en étais tiré, et ont cherché à me localiser. Ensuite c'était un jeu d'enfant pour eux de m'accueillir ici. Mais je me demande aussi si l'organisation n'aurait pas des ennemis. Et cela confirmerait ce qu'avait trouvé David dans les cahiers. Il disait qu'elle semblait sous l'emprise d'un danger, et ce depuis le début. Peut-être que ce danger est en fait une autre organisation, ou un autre groupe de personnes, avec qui elle est en compétition. Si l'homme qui m'a libéré a vraiment parlé en hébreu ancien ou en phénicien à celui qui me tenait, c'est qu'il le connaissait ou qu'il savait qu'il comprendrait. Mais qu'est-ce qu'il a bien pu lui dire ?

Je n'arrive pas à trouver plus d'éléments pour me permettre d'y voir plus clair. Bien au contraire, j'ignore toujours pourquoi ils m'en veulent. Et maintenant s'ajoutent en plus des personnes qui sont de mon côté. C'est plus simple de n'avoir que des ennemis, au moins quand quelqu'un connaît mon nom, je sais que la meilleure chose à faire c'est de lui filer un coup de poing puis de prendre mes jambes à mon cou. Maintenant avec ces histoires je ne saurai plus qui est méchant et qui est gentil !

Pour les quelques heures de voyage qui restent, j'oublie un peu mes malheurs et je me détends en lisant les revues qui traînent, et tente de me remettre un tantinet au courant de l'actualité. Nous sommes le dimanche 17 novembre, il est 4 heures,

heure de Sydney. Il faut que j'appelle chez moi, pour prévenir mes parents et mes amis que je vais bien. Enfin, que je ne suis pas mort plutôt, parce qu'aller bien serait légèrement exagéré. Je pense aussi à Deborah, j'espère qu'elle est bien rentrée.