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Cannes si tu veux, moi j'ai envie d'avancer un peu, j'ai envie de voir ces documents, on est toujours autant dans le flou !

Thomas eut presqu'envie de faire un caprice pour rester tant que le soleil était là, mais il savait que ce n'était pas raisonnable et que s'il passait pour un flemmard fini il n'aurait jamais aucune chance avec Carole. Il se leva alors, s'étira, et ils repartirent en direction de la voiture, en repassant par l'adresse indiquée où ils n'avaient pour l'instant encore trouvé personne, mais ils n'eurent pas plus de chance.

Thomas se sentit mal à l'aise de quitter la plage. Il se demanda s'il n'avait pas trop dormi. Dans la voiture il ne dit rien, et Carole ne sut trop que raconter. Thomas n'avait alors qu'une envie, retourner s'allonger sur la terrasse de l'hôtel. Se pouvait-il qu'il soit si fatigué ? Pourtant il n'avait pas vraiment sommeil. Serait-il malade ? Pourtant il n'avait pas vraiment froid. Il avait juste comme un malaise, comme l'envie irrésistible de ne pas bouger, de s'allonger et d'attendre. Peut-être juste un peu de flemme, après tout, il fallait qu'il se bougeât un peu !

Ils arrivèrent à l'hôtel tranquillement, après presque une heure trente d'embouteillage, ou ils passèrent en revue l'ensemble des CD du chargeur de la TT. À l'hôtel, un voiturier récupéra la TT et ils montèrent directement dans leur suite, en espérant trouver les documents promis par Fabrice. Mais non, rien, pas de courrier, pas plus dans leur suite qu'à l'accueil. Carole en fut très déçue :

- Tu crois qu'il se moque de nous ?

- Il nous paye quand même une suite à je ne sais pas combien dans un hôtel cinq étoiles, la location d'une TT et cinq mille euros en cash, j'appelle pas ça vraiment se moquer des gens...

- Oui mais s'il est vraiment très riche, ça ne représente rien pour lui. Si ça se trouve cette suite lui est réservée en permanence, ça ne lui revient peut-être pas plus cher, peut-être que la TT est aussi sa voiture, et puis cinq mille euros ne sont peut-être pas cher payé pour avoir certaines informations.

- Quelles informations ? Qu'une vieille a connu une nana qui

s'appelait Seth il y a 80 ans...

- Il ne savait peut-être pas ce que nous allions trouvé, ou peut-être qu'il voulait vraiment t'éloigner de Paris, mais pourquoi ?

- Il n'y a plus d'affaire ! C'est inutile, je n'aurai pas cherché sur lui, si j'étais resté à Paris, je ne savais même pas qu'il existait.

- Comment pouvait-il le savoir ? Son cousin a mis ton collègue en prison, il pouvait se méfier. Quand on est criminel on est aussi parano. S'il a vraiment orchestré le meurtre de son cousin il doit avoir très peur qu'on le découvre, et s'il a vraiment hérité d'une fortune colossale, un week-end cinq étoiles et cinq mille euros ne sont pas trop cher payé pour ça.

- Oui c'est vrai... Et dans ce cas c'est normal que nous n'ayons rien trouvé d'intéressant à Nice, c'est juste qu'il voulait qu'on aille voir ailleurs, il a juste eu la chance de retrouver la trace de la vieille qui aurait connu une Seth, et nous a attiré avec ça. Si ça se trouve l'autre adresse était vraiment bidon.

- Ça se tient. Le problème c'est qu'on est tellement dans le flou que tout se tient. Peut-être que Fabrice est de bonne foie, après tout, comment savoir ? Si on conserve l'idée de ne pas trop partir dans des délires en permanence, alors on devrait plutôt considérer qu'il ne nous mène pas en bateau et être franc avec lui.

- On pourrait peut-être juste lui dire que nous n'avons absolument rien trouvé à Nice et voir s'il insiste. S'il ne nous demande pas d'y retourner c'est qu'il s'en moque.

- Oui c'est une bonne idée, au pire on pourra toujours lui dire que nous n'y sommes allé que demain. Mais s'il veut vraiment nous éloigner, c'est que nous perdons notre...

Carole fut interrompue par la sonnerie du téléphone. Thomas répondit. C'était Fabrice, il le lui fit comprendre. Il demanda des nouvelles de la visite à Nice. Thomas bafouilla qu'il n'avait rien trouvé d'intéressant. Fabrice insista, Thomas dit finalement qu'il