Thomas se réveilla en hurlant quand il ressentit de nouveau la brûlure. Il fut content que la lumière fût allumée, pour ne pas voir le spectre de Seth. Il était couvert de sueur. Il réalisa que son mobile sonnait. Carole, encore ? Peut-être voulait-elle lui dire qu'elle avait envie de le voir ce week-end ?
- Allo.
- Bonjour, Thomas, c'est le commissaire Ober, désolé de vous réveiller, je sais qu'il n'est même pas 3 heures du matin, mais la police de Chartre vient de m'appeler, ils sont chez Mathieu Tournalet, Stéphane l'a assassiné.
- Quoi !
Thomas se redressa d'un bond.
- Oui, il s'est fait assommer par le majordome juste après avoir tiré une balle en plein coeur de Mathieu Tournalet.
- Merde, putain... Mais on est sûr que c'est lui ? Est-ce qu'il n'était pas juste là par hasard ?
- Je n'ai pas les détails, mais je crois que le majordome a vu la scène, j'ai peur qu'il n'y ai pas de doute possible. C'est vraiment moche, c'était un bon policier... Je suis sur le point de partir, je pense que ce serait bien que vous veniez aussi.
- Oui, oui, je viens.
- OK, je ne sais pas vraiment où se trouve sa résidence, si vous pouviez passer par le SRPJ, on pourrait y aller ensemble.
- OK, pas de problème.
- Bien, faites vite, j'y serai dans quinze minutes. Il ne faut pas que le procureur arrive sur les lieux avant nous.
Le commissaire raccrocha.
Stéphane avait tué Mathieu Tournalet... Il se leva en catastrophe, s'habilla, prit son Beretta et partit. Il plaça son gyrophare sur le toit et mit la sirène quand il grillait les feux rouges. Stéphane avait tué Mathieu Tournalet, bordel, mais à quoi pensait-il ? Il roula vite, et ne s'arrêta qu'un instant devant le SRPJ de Versailles, le commissaire l'attendait dehors.
Ils parlèrent peu. Le commissaire n'avait jamais vraiment sympathisé avec Thomas. Par contre il aimait Stéphane, Thomas le savait. Thomas roulait vite mais il leur fallu tout de même près de cinquante minutes pour arriver à destination. Les grilles étaient ouvertes et des policiers gardaient l'entrée. Il laissèrent passer Thomas sans encombre, ils le connaissaient lui et le commissaire. Il y avait déjà cinq voitures de police et deux ambulances devant la résidence. Thomas se gara au plus vite et un policier vint leur faire un compte-rendu. Stéphane était menotté dans l'une des voitures. Le corps de Mathieu Tournalet avait déjà été transféré dans une ambulance. Mais il n'y avait aucune chance de le ranimer, la balle avait perforé le coeur.
Le commissaire somma Thomas d'aller voir Stéphane, lui se rendit dans la maison pour interroger le majordome. Thomas monta aux côtés de Stéphane à l'arrière de la voiture. Il ne sut quoi dire pendant quelques secondes :
- Salut, Stéphane.
- Salut, Thomas.
Thomas ne savait pas vraiment comment aborder le sujet, mais Stéphane prit la parole :
- C'est un coup monté, Thomas, je ne sais pas pourquoi il a fait ça, je ne sais pas s'il voulait mourir ou s'il était suffisament riche pour déguiser un faux cadavre ou faire un clone ou j'en sais rien, mais je ne l'ai pas tué.
Thomas ne le crut pas.