paysages magnifiques de nature tourmentée. Après Austin, le Mexique est à environ quatre cents bornes, je peux y arriver ce soir si je roule bien.
11 heures 40, j'ai refait le plein vingt minutes plus tôt, et je suis reparti après avoir avalé de nouveau un hamburger. Il va falloir que je quitte vite fait ce pays parce que dans le cas contraire je ne vais pas tarder à devenir accro à ces fichus sandwiches ! Voilà plusieurs jours que je roule, sans nouvelles de personne, sans en donner non plus. J'imagine que tous, ma famille, mes amis, doivent être inquiets désormais. Je devrais passer un coup de fil à mes parents et à Mandrakesoft pour leur dire ce qu'il m'arrive. Mais ils ne feront que s'inquiéter encore plus. Je suis perdu si loin. Je ne sais pas comment réagir. C'est comme si le monde n'était plus le bon, comme si ce n'était qu'un rêve. Pourquoi m'arrive-t-il de telles choses ? La route est longue et monotone, et je ressasse sans vraiment progresser toujours les mêmes questions. Après avoir passé Marquez sur la 79 et un peu après être entré dans le comté de Robertson, je suis réveillé de mes pensées par un bruit sourd qui dépasse celui du V10 de la Viper. Surprise ! Un hélicoptère ? Un hélicoptère vient de passer par-dessus ma voiture à basse altitude. Et c'est pas un hélico de tapette, un gros machin avec tout plein de lance-roquettes sur les côtés prêt à tout faire péter. Espérons que ce n'est pas pour moi !
Peine perdue ! L'hélicoptère fait demi-tour un peu plus en avant et revient droit dans ma direction. Ne pouvant rester sur cette route car il me bloque le passage, je bifurque à la première intersection sur une route plus petite, qui part vers l'ouest. Je me dis tout d'abord que j'ai peut-être pénétrer une zone militaire sans le savoir. Je ne faisais plus trop attention à la route, aurais-je manqué un panneau ? Pourtant la route n'était pas barrée, je l'aurais vu, tout de même ! Mais l'hélicoptère me suit, il commence à me coller. Je panique, je ne sais que faire si ce n'est accélérer à outrance, cent, cent trente, cent soixante miles par heure, plus de deux cent cinquante kilomètres par heure. Ça va beaucoup trop vite et la voiture commence à vibrer. L'hélicoptère est toujours derrière moi. Je suis de toute façon conscient que je n'ai aucune chance de le prendre de vitesse. Après quelques minutes il semble s'éloigner. Je ralentis mon allure et hésite à faire demi-tour pour retourner sur la 79 ; mais je préfère finalement continuer sur cette voie, pour ne pas perdre de
temps, planifiant pour plus tard un retour vers mon itinéraire prévu initialement. J'ai peut-être bien traversé une zone interdite... Le coin est plutôt désert, de grandes plaines semi-arides principalement constituées de pierres et d'herbe rase. On ne peut pas dire que les environs aient l'air des plus peuplés.
Mais ces quelques instants touristiques sont de courte durée, l'hélicoptère réapparaît déjà au loin dans mon rétroviseur. Ah ! Diantre ! Il est probable que je me sois bien fait avoir ; il n'est pas crédible que la 79 traverse une zone militaire, c'est tout de même un grand axe. L'hélicoptère à sans doute fait en sorte de me faire quitter la 79 pour m'attirer dans un endroit moins fréquenté, car même si la 79 était déjà quasi-déserte, elle n'en reste pas moins une route importante. Je garde toutefois encore le mince espoir qu'il ne soit pas là pour moi, juste peut-être des militaires qui s'amusent, qui sait ce qui peut bien trotter dans l'esprit de ces gens là ? Peut-être veulent-ils seulement s'amuser un peu ? Mais le doute persiste peu et je suis vite persuadé quand l'hélicoptère tire une roquette qui explose juste derrière la voiture. Il me survole quelques secondes plus tard et je comprends que s'il va faire un autre demi-tour je n'aurai aucune chance quand qu'il sera en face de moi. Je suis dans une très mauvaise situation, il a détruit la route derrière avec sa roquette, et je ne peux pas la quitter, la voiture ne roulera jamais dans le sable et les pierres. Je peste :
- Merde de chiottes ! J'aurais dû laisser cette foutue caisse, quel con, non mais quel con !
Je tape sur le volant de rage. Eh bien oui mon petit tu t'es encore fait avoir ! Fichtre de diantre de merde ! Ce n'est pas le moment d'être poli, de toute façon.
Une nouvelle explosion se fait entendre. Il a décoché une nouvelle roquette mais de toute évidence il ne me visait pas, celle-ci en effet va détruire la route à une centaine de mètres devant moi.
Deux nouvelles explosions ! C'est la fiesta il vient d'en décocher deux autres qui vont exploser au même endroit. On dirait qu'il veut détruire la route pour que je m'arrête. Il a traversé le rideau de fumée dégagé par les impacts et fait rapidement demi-tour