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connu de période similaire sur Adama. En fait nous sommes très rapidement passé à de la nourriture purement végétale, puis artificielle contrôlée, après l'éradication des reptiliens. Mais je ne suis pas sûre que la viande ne couvre pas la plupart des besoins.

- Ce n'est pas forcément super bon de manger que de la viande, non ? lui fais-je remarquer.

- Surtout celle-là, reprend Énavila, on sait même pas si c'est vraiment comestible, cette merde.

- En tout ça on a tenu un demi petit-sixième avec, c'est déjà pas si mal, dit Sarah, mais je ne sais pas si nous tiendrons indéfiniment rien qu'en mangeant cela.

- Indéfiniment ! s'écrie Énavila, j'ai pas l'intention de rester là indéfiniment !

- Jusqu'à ce qu'on construise un vaisseau spatial pour se barrer d'ici, dis-je, ce qui revient un peu au même.

- T'inquiète de savoir que je risque de devoir te supporter, ça va me motiver pour fabriquer de quoi retourner dans la Congrégation en moins de deux.

- Je prie le ciel pour que ce soit vrai, tiens d'ailleurs je vais m'asseoir plus près de toi, des fois que ça te motiverait.

- T'es con ! me lance Énavila en me poussant sur le côté.

Elle sourit, Sarah aussi, moi aussi, ce jour est à marqué d'une pierre blanche. Je reprends ma place et nous terminons le repas joyeusement. Nous nous couchons ensuite tous les trois pour une sieste qui deviendra presqu'une nuit.

Jour 388

Quoi qu'en dise Énavila elle est aussi fatiguée, et elle ne nous réveille que cinq heures plus tard. Une grosse lune s'est levée et nous éclaire considérablement. Nous avons un peu peur que cela ne puisse réveiller les grillés et nous plions rapidement bagage, sans même manger de nouveau quelque chose.

Nous hésitons entre courir dans le lit asséché du fleuve ou remonter dans l'objectif de trouver une cachette. Finalement, après deux heures, nous ralentissons la cadence et reprenons un rythme plus soutenable, aucun signe de grillés dans les environs.

Concernant les animaux "classiques", nous n'avons guère à nous soucier, nos combinaisons les détectent à plusieurs centaines de mètres, et nous pouvons tranquillement les contourner quand ils nous semblent un peu trop gros ou trop nombreux. Chien-lézard fait aussi office de bon radar, et nous avertit promptement quand il sent la présence de quelques bêtes rodant à proximité.

Mais soudain, nous sommes pris de panique en apercevant un énorme oiseau passer devant la plus grosse lune. L'identifiant rapidement au dragon électrique, nous allons nous tapir dans la forêt. Il ne semble toutefois pas s'intéresser à nous, mais à quelques chose beaucoup plus en avant. Cela nous rassure et nous donne aussi l'espoir de découvrir peut-être un village, ou au moins un élément digne d'intérêt. Quand nous sommes rassurés qu'il ne s'en prendra pas à nous, nous reprenons la route d'autant plus rapidement que nous sommes curieux de savoir ce qui attire ce dragon.

Mais deux ou trois heures de course ne nous rapprocheront pas suffisamment, et nous faisons une nouvelle pause, routinière désormais, Énavila s'occupe de la chasse, je fais le feu avec Sarah. Je suis frustrée qu'Énavila ne décide de dire ce qu'elle sait, elle garde bien précieusement son secret, se méfiant toujours autant de moi. Sarah m'a au moins renseigné sur l'expérience Terre, mais je n'arrive toujours pas à comprendre le rôle d'Énavila, pourquoi m'a-t-elle donnait ce bracelet ? Qu'est-ce quelle faisait sur la Terre, comment y est-elle allée en déjouant la surveillance du labo ?

- Nous l'avons bien remarqué, répondit Sarah, c'est d'ailleurs pour cette raison que je suis intervenue par la suite. Il nous a fallu un certains temps pour faire le lien avec toi.

- Est-ce qu'elle est venu pour la première fois à Paris ? Est-elle venue avant, ou après ?

- Nous ne savons pas, nous l'avons trouvée un peu par hasard, et