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pas de méthode simple pour éliminer le soufre je crois.

- Comment tu sais tout ça ?

- On a des stages de survie sur les planètes rebelles. J'ai aussi pas mal appris sur Terre.

- Tu es restée longtemps sur Terre ?

Elle reste silencieuse un instant.

- Un certain temps...

Je n'insiste pas, au risque de me faire encore remballer.

- Mais qu'est-ce qu'on va faire ?

Sarah s'est assise sur une grosse pierre, elle regarde tristement le petit torrent. Elle lève les yeux vers moi.

- Qu'est-ce qu'on va faire ? On pourra jamais réparer le vaisseau... On va rester là ?

- Bah, c'est peut-être bien, si ça se trouve on va fonder une famille puis une tribu, je serai le patriarche de tout ce petit monde et dans dix mille ans nos descendant seront assez évolué pour réparere le vaisseau et enfin quitter ce foutu endroit.

Sarah reste impassible, je tire un sourire d'Énavila :

- Pour ça il faudrait deux choses, la plus simple c'est que tu arrives avec ton clone stérile à fertiliser nos clones stériles. La seconde, beaucoup plus complexe, que tu arrives à nous convaincre.

Elle me fait rire. Sarah, elle, est au bord des larmes.

- Allez, Sarah, on va pas désespérer tout de suite, on vient juste d'arriver, on va peut-être trouver une civilisation, je sais pas, et puis peut-être que le vaisseau a suffisamment émis de message d'alerte et qu'on va venir nous chercher.

Énavila n'est pas très optimiste :

- J'y compterai pas trop, j'ai peur qu'on ne finisse ici. Mais j'ai pas l'intention de me laisser mourir.

- Moi non plus.

Sarah ne répond pas. Je change de sujet.

- Bon je vais essayer de boire une gorgée.

- Je t'en prie.

Je me penche vers la rivière, l'eau n'a pas d'odeur particulière. Je prends un peu d'eau au creux de mes deux mains et bois un gorgée :

- Pouah ! C'est super amer !

Finalement Énavila goutte aussi.

- Ça a un peu le même goût que le bulbe de tout à l'heure, il doit y avoir un composé qui donne ce goût. Le bracelet ne râle pas trop, on pourra peut-être la boire.

- On pourrait tenter de la laisser décanter.

- Oui c'est une bonne idée, mais il nous faudrait des récipients.

- Peut-être qu'on peut trouver de quoi en faire avec les restes du vaisseau ?

- Sans doute, mais on pourrait avancer encore un peu.

- Oui, on pourrait tenter de remonter le torrent, comme ça on ne se perdrait pas, et peut-être qu'en hauteur le point de vue nous révélera des trucs.

- T'es pas si con quand tu t'y mets.

- Ça doit être le manque d'oxygène.

Elle regrette déjà le compliment.